LES CONCOURS SAINT-HUBERT

Une épreuve pour les chasseurs aux chiens d’arrêt et aux spaniels

Instaurés depuis de nombreuses années maintenant, les concours Saint-Hubert ont été d’abord uniquement disputés au cours des championnats du monde de gibier tiré. Depuis, cette épreuve a fait beaucoup d’émules, grâce à l’énorme travail des fédérations des chasseurs, des sociétés canines régionales et surtout d’une équipe dirigeante très active. La première épreuve de ce type s’est déroulée en France, au cours du field-trial de Herm dans les Landes.

Les concurrents français ont souvent brillé lors de cette compétition internationale et nous nous souvenons des succès de Raymond Teulières, Jean-Christophe Lavit, Christian Villain, Bruno Crétinon et autres Patrick Teulières qui ont obtenu le titre de champion du monde Saint-Hubert. Bien sûr en marge de ces glorieux résultats, c’est toute une machine aux rouages bien huilés qui fonctionne actuellement en France, d’abord dans chaque département, en passant par la région cynégétique avant d’accéder à la finale nationale.

Toute cette minutieuse et précieuse organisation, nous la devons à la fédération du concours Saint-Hubert qui a élu son premier conseil d’administration en 1994. Ce dernier est composé à nombre égal de représentants de l’Union nationale des fédérations départementales des chasseurs et de représentants de la société centrale canine.

Le concours Saint-Hubert est une épreuve qui s’adresse aux chasseurs possédant des chiens d’arrêt ou des spaniels. Son but est avant tout la valorisation de l’exercice de la chasse par l’utilisation de chiens de race, ainsi que le développement de l’esprit sportif du chasseur, le tout dans le plus grand respect possible du gibier, de la nature et de l’environnement. Il ne fait aucun doute que ce n’est qu’à ce prix que ce revalorisera l’image de la chasse et des chasseurs. Malheureusement, face à eux, les détracteurs et opposants de tous poils, n’attendent que le premier faux pas pour se faire les gorges chaudes et redoubler de virulence face à un parlement européen bien plus enclin aux restrictions qu’à l’ouverture.

Notre sport préféré est bien malade, la chasse se meurt dans l’ignorance générale et la cynophilie également. Les concours Saint-Hubert peuvent sûrement à leur niveau aider à redorer un blason que le chasseur français, mais aussi européen, a bien de la peine à défendre, en montrant que l’éthique importe plus que le tableau et que le tout passe par l’utilisation des chiens de race.

Le règlement du concours Saint-Hubert pour chasseurs avec chiens d’arrêt et spaniels

  Feuille de jugements 
   

Bien préparer son épreuve Saint-Hubert  

Pour prétendre figurer honorablement dans une épreuve Saint-Hubert avec son chien d’arrêt, il faut avant tout chasser avec un esprit sportif et respecter les règles les plus élémentaires de prudence et de bienséance qui conviennent à la pratique de cette discipline.

Cette épreuve n’a aucun commun rapport avec les field-trials qui sont des épreuves de sélection canines et qui ne sanctionnent que le comportement du chien. L’épreuve Saint-Hubert s’adresse au couple chasseur/chien. Chacun y sera noté individuellement, mais aussi en couple en s’attachant toujours à l’esprit d’équipe qui doit primer dans cette épreuve.

  La préparation du chasseur au chien d’arrêt  

Préparer une épreuve Saint-Hubert, au-delà de la lecture appliquée du règlement, c’est pouvoir partir pour une durée de vingt minutes, avec un chien bien aux ordres, de façon calme et sereine. Ce laps de temps est généralement tout à fait suffisant pour parvenir à mettre son chien en présence de gibier, sur des terrains de chasse pratique assez giboyeux.

Si le jury est présent, c’est bien sûr pour examiner la prestation du candidat et de son chien, mais aussi pour détendre l’atmosphère et entretenir une ambiance saine et conviviale.

La présentation du concurrent doit être très correcte, tant dans sa tenue vestimentaire que dans son comportement. Rien, bien sûr, n’oblige à porter une vareuse de tweed et une cravate, mais une tenue propre et en bon état est recommandée. Il est important d’apprendre à se présenter sobrement, mais en n’oubliant aucun détail : votre antériorité de chasseur, vos domaines de prédilection à la chasse, ainsi que le gibier le plus souvent recherché, sans oublier la présentation de votre permis de chasser dûment validé. La description de votre arme (marque, type, calibre, chockage) est aussi primordiale, ainsi que celle des caractéristiques de vos munitions. Un chasseur doit connaître les particularités ou l’historique de son arme, comme il connaît la généalogie de son chien. Les armes automatiques et semi-automatiques, pour leur sécurité, ainsi que les canons rayés pour leur manque de sportivité, ne sont guère appréciées.

Le concurrent devra ensuite présenter son chien (race, sexe, âge et capacités particulières), ainsi que titres de travail s’il en possède. Il devra décliner sa généalogie de façon très succincte, si celle-ci est intéressante.

Après cette présentation, coiffure en main et fusil cassé sur le bras, le concurrent devra satisfaire à un questionnaire qui sera de deux ordres, avec deux questions cynophiles et deux questions cynégétiques. La majeure partie de ces questions, pour la plupart fort simples, émane des livrets de préparation au permis de chasser. Il est vrai que dans ce domaine les nouveaux chasseurs sont plus avantagés, car tout ceci est encore bien présent dans leur mémoire. Par contre, la révision de toutes ces données pour les nemrods un peu plus âgés, ne pourra qu’être bénéfique.

Dernièrement, la Fédération du Concours Saint-Hubert vient d’éditer, sous la forme de trois fascicules dépliants, une série de soixante questions cynophiles et une série de soixante questions cynégétiques qui sont susceptibles d’être posées lors de l’épreuve. Ajoutons à cela le troisième fascicule qui n’est autre que le règlement. Ces deux recueils indispensables à une bonne préparation sont disponibles auprès de la Fédération du Concours Saint-Hubert (se reporter aux adresses utiles en fin d’ouvrage).

Une fois les présentations de rigueur faites et le questionnaire terminé, rien ne sert de partir sur les chapeaux de roues, l’allure idéale doit être celle du pas de chasse. Elle permettra à votre chien de bien explorer le terrain qui sera mis à sa disposition.

Avant de découpler, il est important de vous inquiéter, auprès des juges et du guide, du terrain que l’on vous a réservé et de quelle direction vous devez prendre. Vérifiez le vent dominant et essayez autant que faire se peut de placer votre chien dans de bonnes conditions de travail.

Votre chien lâché, vous devrez vérifier à l’intérieur de vos canons, avant d’introduire vos deux cartouches dans les chambres. Rien ne vous oblige à fermer votre fusil, vous pouvez très bien le garder cassé sur le bras, pour ne le fermer que lorsque votre chien sera à l’arrêt.

Durant les vingt minutes que va durer cette épreuve, vous allez devoir guider au mieux votre chien de façon la plus sobre possible, sans avoir trop recours à la voix ou au sifflet. La complicité qui régnera au sein du couple chien/chasseur sera appréciée à sa juste valeur lors de la notation.

Chaque fois que vous devrez passer un obstacle naturel, clôtures, ruisseau ou troncs d’arbre couchés, retirez vos cartouches, et, l’obstacle passé, avant de les remettre, vérifiez l’intérieur de vos canons. Lorsque votre chien aura connaissance d’émanations, tenez-vous prêt en fermant éventuellement votre arme. Dans cette action, remontez toujours la crosse, jamais les canons. Si toutefois il met à l’envol sans arrêter, ne tirez pas, rappelez-le, avant de le relancer. S’il arrête, montez calmement sur lui, en essayant de trouver la meilleure position pour pouvoir tirer. Très rapidement avant de commander votre chien, d’un coup d’œil concentrique, vous devrez apprécier la position des juges, ainsi que celle des éventuelles routes, habitations ou lignes électriques. Même si votre oiseau part dans de bonnes conditions et que le moindre danger peut être encouru durant le tir, abstenez-vous. Par contre, si les conditions de tir sont limites, tout en restant raisonnables et qu’aucun danger ne vient entraver l’action, n’hésitez pas à tirer, car cela pourrait être considéré comme un acte antisportif.

Un tir calme et posé devra être de rigueur, c’est-à-dire en appréciant calmement la pièce de gibier lors de son envol. Ceci vous donnera la possibilité de l’identifier, puis en épaulant calmement et de façon sûre, de placez un seul coup mortel si possible. La qualité du tir importe beaucoup dans la notation, ainsi que le fait pour votre compagnon de récupérer la pièce de gibier. C’est pour cela qu’il faut tirer de façon sûre en évitant de blesser.

Si la possibilité vous en est donnée, en matière de dextérité de tir, attendez que votre oiseau soit parti pour fermer votre fusil. Ce calme et cette assurance seront très appréciés du jury.

L’idéal dans cette épreuve est de pouvoir abattre deux pièces de gibier avec deux cartouches, puis de terminer calmement le reste de son parcours avec deux cartouches dans les canons en gardant toujours à l’esprit qu’en aucun cas il ne vous faudra tirer si votre chien arrête un autre oiseau, car seulement deux pièces sont autorisées.

Lorsque votre chien vous rapportera le gibier, après lui avoir fait donner, vous le présenterez au jury, qui, le cas échéant, appréciera l’impact du coup de fusil, ainsi que la qualité du rapport de votre chien. Lorsque le gibier vous sera rendu, vous le lisserez correctement dans le sens des plumes et le rangerez délicatement dans votre carnier, avant de reprendre votre action de chasse. Si, toutefois, le gibier était encore vivant essayez de l’étouffer le plus rapidement et proprement possible.

Si, lors de votre parcours, l’appréciation d’un juge ou l’une de ses remarques ne vous semblait pas juste, donnez, si on vous la demande, votre interprétation des faits, mais restez toujours très calme. Quelle que soit l’issue de la situation, il est important de garder son calme et d’accepter le jugement, même s’il ne correspond pas à vos attentes. Le fait de discuter le jugement, ou encore pire de s’énerver, ne pourrait qu’envenimer la situation et vous nuire.

À la fin de votre parcours, n’oubliez pas de saluer vos juges et de les remercier.

Restez toujours à leur disposition, si toutefois vous étiez retenu pour un éventuel barrage.

  La préparation du chien d’arrêt  

Pour prétendre participer et briller dans une épreuve Saint-Hubert, point n’est besoin d’un grand champion de field-trial. Un chien de chasse pratique bien mis et qui travaille en parfaite communion avec son maître sera le compagnon idéal.

En premier lieu, c’est un chien bien au contact qu’il faudra présenter au jury. Vous devrez user le moins possible du rappel et votre chien devra régulièrement repasser à portée de fusil, dans le style inhérent à sa race bien entendu. Les qualités naturelles de votre compagnon seront elles aussi notées, comme sa prise de terrain, son sens du gibier, mais aussi la qualité de son arrêt et de son rapport.

Ce dernier point est très important, car face à un gibier blessé, votre compagnon devra redoubler de rapidité et de dextérité dans son rapport, pour rattraper votre maladresse. Un gibier abattu et non retrouvé vous coûterait beaucoup de points et vous éloignerait définitivement des places d’honneur.

C’est donc un chien sûr que vous devrez présenter, avec une quête bien typique de race, mais sans excès, un très bon sens du gibier et un grand contact. Ensuite, son arrêt ainsi que sa sagesse à l’envol et au feu devront être le plus proches possible de la perfection, pour vous apporter le maximum de points. Vous devrez même pouvoir compter sur la qualité de son rapport, pour rattraper vos erreurs de tir éventuelles. Le rapport assis et donné dans la main, sera toujours un plus, apprécié à sa juste valeur par le jury.

Si un chien jeune et brillant peut impressionner par sa prestation, un chien un peu plus âgé et très sérieux sera certainement la solution idéale pour obtenir un couple d’expérience parfaitement équilibré.