Les
field-trials de printemps et leur entraînement Ces
concours sont le summum des compétitions de field-trial et les seuls qui
méritent réellement cette dénomination. Les premiers concours de
travail pour chiens d’arrêt se sont déroulés en printemps et il n’était
à l’époque pas question d’autorisations d’entraînement pour la préparation
de ces épreuves. Seuls participaient à ces compétitions quelques
richissimes propriétaires, par l’intermédiaire de leurs gardes ou de
leurs dresseurs personnels qui entraînaient les chiens du chenil, le plus
souvent sur les terrains de la propriété, pour ensuite les présenter en
concours. La
situation a bien évolué depuis la création des field-trials. Ces épreuves
se sont démocratisées, pour le bien de tous, à commencer par celui des
races qui voient ici, même pour celles à très faible effectif, des représentants
défendre leurs couleurs.
Mais
chaque médaille, aussi dorée soit-elle, a son revers. Celui des
field-trials de printemps est la raréfaction de la perdrix dans certaines
régions de Beauce. Ainsi, certains propriétaires terriens s’en désintéressent
et sont moins enclins à prêter leurs terrains pour les concours, d’une
part parce que le nombre croissant des concurrents oblige à une pression
trop forte sur des terrains qui se réduisent d’année en année,
d’autre part parce que certains concurrents ou suiveurs accordent un
respect tout relatif aux cultures et aux chemins qui leur sont prêtés,
durant les concours et qui, à cette époque, sont souvent détrempés par
les pluies de fin d’hiver et du début du printemps. Parallèlement,
la profession de dresseur ayant connu un grand boom ces dernières années,
certains terrains se trouvent un peu surchargés avant les concours. Ici
comme ailleurs, rien n’est extensible et ce que certains prennent fait
forcément défaut à d’autres. Le niveau de saturation est donc peut-être
atteint. Si
autrefois les principaux dresseurs étaient regroupés dans le périmètre
du bassin parisien, ou tout au moins à proximité de grandes plaines céréalières,
ce n’est plus le cas aujourd’hui. Actuellement, la plupart des
dresseurs français présentent des chiens en fields de printemps et, de
ce fait, ont besoin de trouver des terrains pour entraîner. Depuis peu,
le seul accord des propriétaires terriens est suffisant face à la loi. L’entraînement
en Beauce
Attention,
les terrains sur lesquels se déroulent les concours ne sont que très
rarement utilisés pour l’entraînement. Les sociétés organisatrices
les conservent précieusement et jalousement à cet effet. Cherchez
plutôt en périphérie, sur un secteur où les professionnels et les
amateurs avisés n’ont pas encore mis les pieds, les prix risquent d’être
plus raisonnables. Eh
oui, vous l’avez bien compris, vous allez devoir louer ses terrains pour
une période précise. Le temps est passé, où remontant du Sud-Ouest
avec deux ou trois caisses de vin dans le coffre vous auriez pu entraîner
à votre guise sur des centaines d’hectares. Le paysan beauceron ou
briard n’est pas forcément un philanthrope. Il a bien saisi la
possibilité qu’il avait de gagner quelques deniers en louant ses
terrains pour l’entraînement. Une prospection de la sorte se mène
souvent une année à l’avance, pour obtenir l’autorisation du propriétaire. Si
vous êtes trop juste en temps, il ne vous restera plus qu’à compter
sur la générosité d’un ami ou celle de votre dresseur, avec lequel
vous avez gardé de bons rapports, suite au dressage de votre chien. Il
arrive même, parfois, que ceux-ci proposent des forfaits d’entraînement
car, pour amortir leur déplacement et leur location de terrain, ils
doivent entraîner un certain nombre de chiens. Si cela est possible, en
tout cas chez les dresseurs qui ne comptent pas une très grande équipe,
vous gagnerez toujours à regarder un professionnel travailler. Même si
vous passez la journée, comme il est probable, à lui approcher les
chiens pour lui éviter des contremarches, vous apprendrez énormément à
son contact. L’amateur doit développer au maximum cette faculté
d’observation, qu’il n’aura guère le loisir en dehors des concours. Pour
conduire en couple, le dresseur ou l’ami trialisant aura également
besoin d’un partenaire. Une fois encore, l’occasion sera bonne pour ne
rien perdre et profiter des quelques “tuyaux” que vous pourrez glaner. Les
dresseurs sont souvent avares de conseils, non pas, pour la plupart,
qu’ils jalousent une présence étrangère, mais surtout parce qu’ils
agissent par intuition au fruit de l’action du moment. Votre principale
source de renseignements sera l’observation, qu’il vous faudra bien sûr
par la suite mettre en pratique. Si
l’on cite régulièrement la Beauce, ou la Brie comme biotope idéal
d’entraînement, c’est parce que la majeure partie des dresseurs
travaille dans le périmètre parisien, mais la Touraine, ou la région du
Centre de la France comptent également beaucoup de plaines céréalières
assez riches en perdreaux. L’amateur peut encore y trouver des terrains
avec une densité correcte à un prix raisonnable. L’avantage premier de
ces terrains est leur proximité immédiate, et que l’amateur peut donc
s’y rendre facilement un week-end ou quelques jours. D’autre part,
seules les autorisations des propriétaires sont maintenant exigibles.
Autre avantage qui n’est pas négligeable, votre chien aura été préparé
sur le même type de terrain qu’il rencontrera lors de ses futurs
concours et face aux mêmes oiseaux, dont il aura déjà déjoué les
ruses. Tous
les professionnels et amateurs qui entraînent leurs chiens en Espagne
durant un mois doivent obligatoirement les retravailler sur les terrains
français avant de commencer leur saison. Le comportement des oiseaux diffère
du fait de la
température et de l’espèce. Ainsi, en Andalousie, l’entraînement ne
se fait que sur des perdrix rouges. L’entraînement
en Espagne Depuis
une dizaine années maintenant, plus de la moitié des dresseurs français
partent fin janvier-début février entraîner leur équipe de concours en
Espagne. Il y a en premier lieu ceux qui ne comptent pas près de chez eux
de plaines suffisamment riches en perdrix, mais, depuis peu, même les
mieux pourvus dans ce domaine, se rendent également dans le sud de l’Espagne,
afin de démarrer leurs jeunes chiens. Entre
autre avantage, l’Espagne propose également une à deux semaines de
concours, tant pour les chiens continentaux que pour les britanniques. Les
épreuves de grande quête, qui y sont très prisées, réunissent tout ce
que l’Italie, l’Espagne et la France comptent de participants dans ce
domaine, amateurs ou professionnels. Cette émulation est très profitable
au sport canin, mais aussi très enrichissante pour les amateurs et
professionnels français, qui peuvent comparer avec l’élite du moment
les meilleurs sujets de leur élevage. Au-delà
du côté dépaysant et exotique que peut représenter le sud de l’Espagne,
c’est avant tout un climat agréable et une forte densité d’oiseaux
que recherchent les passionnés de field. La température aidant, environ
10 °C de différence avec le nord de la France, la végétation y
est beaucoup plus avancée et, de ce fait, les oiseaux déjà accouplés. Entraîner
en chemise sous un beau soleil présente beaucoup plus d’avantages que
de travailler sous la pluie ou le gel, avec 5 kg de terre à chaque
botte. Les chiens dans ce contexte travaillent à leur aise, face à des
oiseaux qui sont plus abordables. D’autre part, les densités
importantes permettent un grand nombre de rencontres, d’où la facilité
pour déclarer de jeunes chiens. Remettre
son chien ou son équipe en forme en prévision des épreuves françaises
devient ici une réelle partie de plaisir. Par
contre, l’éloignement de ces territoires demande une préparation
importante et une grande disponibilité. C’est pourquoi, cette démarche
est plus à la portée des dresseurs professionnels que des amateurs.
Malgré cela, nombreux sont ceux qui font l’impasse sur leurs vacances
pour profiter des possibilités offertes en matière d’entraînement et
de concours. Ici
comme ailleurs, rien n’est gratuit et les territoires des meilleures
"fincas" se louent à prix d’or en Andalousie. Dans le centre
de l’Espagne, les prix sont un peu moins élevés, mais les dresseurs se
groupent souvent pour profiter des mêmes terrains et diviser la note.
Revenus
d’Espagne, les dresseurs et amateurs de field vont devoir retravailler
leurs chiens face aux perdrix grises françaises, car celles-ci risquent
d’être moins conciliantes que les rouges espagnoles. En principe, cette
période d’adaptation ne dépasse pas une semaine et les progrès faits
face aux oiseaux en Espagne portent leurs fruits sur l’ensemble de la
saison de concours français. Pour l’amateur, cela peut représenter un luxe qui n’est pas abordable, mais pour ceux qui ont eu le plaisir de vivre cette aventure, cela reste une expérience très enrichissante et profitable. |