Comment
appréhender les fields sur bécasses et bécassines Les
meilleurs sujets de printemps sont de grands chiens de sport, il en va de
même pour l’élite des concours d’automne. Bien souvent ces chiens
sont les mêmes et se classent indifféremment au printemps et en automne,
avec le même brio. Les
autres sujets présentés en concours sur gibier tiré, s’ils n’ont
pas le panache et l’étincelle qui en feraient de grands champions, sont
des chiens qui, dans un très bon style de race, montrent qu’ils ont des
qualités naturelles et une grande facilité à recevoir le dressage. C’est
en marginaux, face à la masse des participants aux concours de printemps
et d’automne, qu’il faut envisager les chiens bécassiers et bécassiniers,
ainsi que leurs conducteurs. Ceux-ci gravitent dans un milieu à part,
avec un circuit bien défini de concours ouverts et internes aux clubs.
Bien que, pour la plupart, ils aient donné ou fait donner à leurs chiens
une éducation qui leur permette de figurer très honorablement en
concours de printemps ou d’automne et pour les meilleurs d’y obtenir
des titres de champion de travail, ce n’est ni l’attachement pour une
race ni l’espoir de gagner une grande épreuve qui les réunit, mais
avant tout la passion pour des oiseaux migrateurs, la bécasse et la bécassine. Bien
sûr la bécasse réunit plus de passionnés que la bécassine, mais, face
à ces deux oiseaux, il faut des chiens spécialistes qui soient
parfaitement créancés sur leur gibier de prédilection. Cette
connaissance particulière, les propriétaires passionnés vont dès le
plus jeune âge la communiquer à leur chien, en ne les mettant en présence
que de ce type de gibier et ce souvent en compagnie d’autres chiens qui
serviront de maîtres d’école aux plus jeunes. Bien
sûr, le dressage de base sera donné à ces chiens comme aux autres sur
du gibier d’élevage, mais la mise au point ne pourra se faire que face
au gibier sauvage. Dans ces conditions, cela implique qu’un amateur qui
compte présenter son chien pour une saison de concours, l’ait préparé
durant l’année précédente. Outre
qu’il doit présenter des dispositions à pouvoir être dressé
facilement, le chien bécassier ou bécassinier qui prétend se classer en
épreuves de travail doit avoir le sens de la place. Il a très peu de
temps pour trouver un oiseau, dont la présence est plus qu’incertaine.
L’adaptation au biotope qui lui est proposé doit donc être immédiate. Le
problème de la conduite se pose de façon différente de celle d’un
chien de printemps, qui court pour arrêter et lever les oiseaux. La
notion de recherche au marais comme au bois repose de façon très
importante sur le couple chien-chasseur, pour bloquer et donner la
possibilité au maître de prélever ces migrateurs. La confiance doit être
totale entre le chien et son conducteur. Très peu de présentateurs font
concourir plusieurs chiens et la majorité des sujets présentés le sont
par leurs propriétaires. Cette facilité de présentation est donc toute
logique, puisque le chien évolue sous la conduite du maître qui chasse régulièrement
avec lui. La
recherche de la bécasse comme de la bécassine est affaire d’équipe,
cette vérité est encore plus flagrante en field, où le maître et le
chien n’ont plus l’esprit de dilettante qui peut les animer parfois
lors d’une partie de chasse. Tous deux ont peu de temps pour trouver un
oiseau et en profiter de façon optimale. Il faudra donc être non
seulement excellent, mais encore supérieur aux autres concurrents.
C’est certainement cet esprit qui motive les meilleurs chiens et qui
fait la différence avec les sujets évoluant en chasse pratique.
L’important est évidemment de trouver un oiseau, mais aussi de
satisfaire aux exigences du règlement des épreuves. Après
un dressage qui sera identique à celui que tout chien de chasse doit
recevoir, le chien du sauvaginier sera préparé différemment, durant une
ou deux saisons avant d’être présenté en concours. Ne pouvant
utiliser aussi facilement le gibier que vous avez pu le faire pour la préparation
de votre élève en vue des concours d’automne, le conducteur bécassier
ou bécassinier sera assurément moins rigoureux sur certains points de détail
et privilégiera les rencontres avec les oiseaux. Sur le plan des capacités,
il faudra à ces chiens une excellente faculté d’adaptation, pour
passer des forêts landaises aux ronciers bretons, ou des marais du Massif
central à ceux du Cotentin. Si
la végétation aide parfois à obtenir certaines sagesses à l’envol
comme au feu, dans ces épreuves, la majeure partie des chiens qui
participent sont parfaitement dressés et pourraient sans aucun problème
figurer de façon très honorable dans un concours sur gibier lâché.
D’autre part, les épreuves se déroulant le plus souvent sur gibier non
tiré, le chien doit satisfaire au moins une fois à un rapport à froid,
au cours d’une épreuve spécifique sur gibier sauvage, ou à un rapport
lors d’un parcours qui aura donné lieu à un classement au cours
d’une épreuve sur gibier lâché. |