Les rubriques du menu dressage sont des extraits de revues ou livres que Mr Dampérat nous a autorisé à publier. Les amateurs passionnés de chasse ou de field trouveront un support pour éduquer, entraîner leur compagnon.

ÉVALUER VOTRE CHIEN À SON JUSTE NIVEAU

 Une appréciation objective 

Être objectif lorsque l’on parle de son chien n’est malheureusement pas donné à tout le monde. La passion l’emporte souvent, en donnant un regard idyllique mais rarement objectif au propriétaire du futur “champion” de field-trial. Une grande partie de la cynophilie est souvent faussée de ce fait, car les propriétaires ont les yeux de l’amour pour leur compagnon et occultent souvent ceux qui gravitent dans le même milieu. Plus grave encore, ils accommodent ce qui les arrange pour mettre en avant le peu de qualités de leur chien.

Si, sur certains concours de club, le laxisme ou la faiblesse de quelques juges plus enclins à soigner leur image qu’à faire avancer leur race ont permis de nourrir des espoirs sur des sujets qui ne le méritent pas, les concours ouverts vont très vite “remettre les pendules à l’heure”. Ici la place ne peut être laissée aux sujets insuffisants, ou visiblement en dehors de la note du concours. Seuls les chiens de haut niveau ou d’exception dans leur race, méritent d’être présentés et, bien sûr, de figurer.

Mais, me direz-vous, tous les chiens ont obtenu des “Très Bon” ou se sont fait éliminer. Les field-trials ne peuvent être réservés exclusivement aux chiens qui prétendent au qualificatif “Excellent”. Obtenir un “Très Bon” par manque de dressage, ou se faire éliminer sur une faute, par excès de passion ou simplement par omission n’est pas infamant, loin de là. Pécher par excès en field-trial est un gage de qualité. Obtenir un “Très Bon” avec un chien poussif que son conducteur doit relancer chaque fois qu’il repasse devant lui ne peut faire avancer la race. Obtenir ce résultat pour prétendre inscrire ce sujet en classe travail lors des expositions ou homologuer un championnat de conformité au standard, ne peut faire honneur à son éleveur.

Pour moi, le critère de base qui prime en matière de sélection est le suivant : si le sujet avec lequel vous “ramez” pour obtenir un titre de trialer ou de champion de conformité au standard ne vous satisfait pas à la chasse, il ne peut en aucun cas être utile à sa race et il ne mérite pas donc d’obtenir ce titre.

Si les field-trials sont à l’heure actuelle engorgés, ce n’est pas par les sujets de haut niveau. Ceux-ci ne sont pas plus nombreux qu’il y a dix ans. Par contre, les camions des dresseurs, derrière les sujets de tête de l’équipe, comptent souvent un certain nombre de chiens pas encore mûrs, ou surestimés par rapport à leurs capacités. La faute incombe tant aux personnes qui présentent ses chiens et qui ont parfois poussé un peu les propriétaires en vantant exagérément les qualités de leur protégé, car il faut bien rentabiliser la saison, qu’aux éleveurs eux-mêmes qui pour des raisons commerciales doivent faire obtenir à leur production le résultat qui homologuera un championnat. Forts de cela, ils pourront écouler un peu plus facilement le fruit de leur élevage, mais, dans ce cas, cela ressemble plus à de la production qu’à de la sélection.

L’objectivité face à son chien ou face aux chiens issus de son chenil est la première marche qui conditionne la progression de l’élevage et, par là même, l’avancement d’une race. Si l’on n’arrive pas à apprécier à sa juste valeur le niveau de son chien, il est bien impossible de progresser face aux propriétaires ou éleveurs qui ont choisi d’être plus rigoureux sur les critères déterminants de leur élevage.

Ce manque d’objectivité tient en premier lieu au côté affectif que développe le maître face à son chien. L’exemple le plus notoire est celui du propriétaire qui, même s’il sait sa lice de piètre qualité, cherche à la faire reproduire avec un bon étalon pour lui conserver une descendance. Dans la majorité des cas, la progéniture est à l’image de la mère et, si elle lui est supérieure, tout le mérite lui en revient bien sûr. Raisonner de cette façon amène à régresser en élevage en s’écartant totalement des principes élémentaires de la sélection. 

Le chien de field doit avoir de la dressabilité 

C’est en partant de sujets ayant au moins les qualités d’excellents chiens de chasse que l’on pourra essayer de préparer demain les futurs gagnants d’épreuves de travail. Ce n’est pas de façon innocente que je mets volontairement l’accent sur le terme “essayer de préparer”, car un bon chien de chasse ne fera pas obligatoirement un chien de field. En plus de la passion, il lui faudra l’allure et, pour chapeauter toutes ses qualités naturelles, la sagesse. C’est cette adaptation qui l’amènera à être un des sujets de tête de sa race ou à rester le chien fidèle qui vous accompagnera lors de vos sorties à la chasse.

Tous les dresseurs sont unanimes sur le sujet, ce n’est pas le fait de bien accepter le dressage qui fera d’un chien le gagnant de demain, mais celui de bien le digérer. Ce n’est qu’un an, voire deux ans après son dressage, qu’un chien sera dans la plénitude de ses moyens, s’il a conservé et mis en application les préceptes de son dressage. Par contre, si le dressage l’a marqué de façon trop forte, il ne pourra se lâcher totalement et ne mettra pas au service de la recherche des oiseaux la totalité de son potentiel physique. Ceci est souvent le cas des sujets auxquels il faut de fréquentes remises en main et qui, de ce fait, ont des classements assez irréguliers. Bien dans la main, ils manquent de brio, et, un peu relâchés, ils vont régulièrement à la faute.

Le sujet qui aura parfaitement digéré son dressage se bonifiera de concours en concours, en gagnant en contact et en communion avec son maître. Cette complicité, preuve évidente d’un dressage bien assimilé, se traduira régulièrement en compétition par des classements souvent au plus haut niveau.

Tout cet ensemble se nomme la dressabilité. L’intelligence du sujet et le doigté du conducteur font ensuite le reste. L’application pratique de ce conditionnement est le plus évident avec les meilleurs sujets de grande quête, lesquels, même fort éloignés de leur maître, restent parfaitement dans la main. 

Le chien de field doit être un chien de chasse 

Ce qui, il y a quelques années encore, passait pour une hérésie semble à l’heure actuelle être pratiquement reconnu de tous. Il est maintenant de bon ton de faire chasser son chien, aussi brillant soit-il, avant d’entreprendre un dressage de base ou un entraînement pour le field-trial.

Pourquoi ce revirement de position face à la préparation des chiens d’arrêt ?

Ceux qui ont eu le loisir, les années aidant, de graviter dans le milieu des fields depuis une vingtaine d’années se souviennent encore de façon très présente des raisonnements de certains juges : ”Votre chien a trop chassé, il contrôle au sol, il n’a pas un bon port de tête” ou “Chasser la bécasse de façon prématurée avec ce chien lui interdira toute carrière au printemps”. De tels raisonnements se sont avérés faux à terme. Certes, les contrôles au sol en field provenaient sans doute du manque de volonté des conducteurs à relever ceux-ci lors de chasse à la bécasse, mais, faute de perdrix, la passion était communiquée comme elle le pouvait avec le seul gibier naturel à disposition.

La qualité première d’un chien de field est de chasser et non de courir, de trouver des oiseaux et non de les rencontrer.

Sans passion de la chasse il ne peut y avoir de grands trialers, aussi bien en quête de chasse qu’en grande quête.

C’est pour cette raison que la grande majorité des dresseurs préconisent et parfois exigent une saison de chasse avant d’entreprendre tout dressage. C’est la passion de la chasse que le chien va acquérir durant cette première année qui donnera de la matière à travailler au dresseur. Vouloir dresser un chien uniquement sur sa volonté d’aller et sur ses qualités naturelles est une grave erreur, qui fait de nombreux dégâts dans les rangs des jeunes chiens inexpérimentés. De telles erreurs sont souvent le fait de dresseurs aussi novices que leurs chiens, qui confondent éducation et dressage. La précipitation dans ce domaine est à proscrire, je n’en veux pour preuve que les trop nombreux jeunes très arrêteurs, devenus “blinkeurs” après un essai de mise à la sagesse à l’envol prématuré. Tout chien de field doit chasser avant de concourir.

Le chien de field doit être avant tout un “super chien de chasse”. Il est d’ailleurs très important d’entretenir cette passion tout au long de sa carrière de chien de concours.

Chasser avec un chien veut dire tuer du gibier devant lui, à son arrêt et non pas seulement montrer du gibier à l’entraînement. Les dresseurs sont unanimes à ce sujet, il est primordial que les sujets promus à un avenir de compétition puissent “mettre le nez dans les plumes” et “mordre dans le gibier”.

En fonction des allures de son élève, le dresseur décèlera vite le sujet d’avenir, mais il devra lui donner la passion si son maître n’a pas pris le temps de le faire. Seule la chasse sera le détonateur qui permettra aux qualités naturelles de l’élève d’apparaître au grand jour. 

La progression de la qualité des chiens

 

Il est fréquent d’entendre de la bouche de vieux chasseurs ou d’anciens trialisants des louanges de leurs vieux chiens, auxquels ils ne trouvent que des qualités par rapport aux chiens du haut du tableau actuel. Bien sûr, certains chiens sont exceptionnels, mais d’autres les égalent ou les égaleront pour peu qu’on ait l’objectivité de l’admettre.

Ce qui a fait changer la qualité des chiens actuels par rapport à ceux d’il y a une dizaine d’années, c’est la façon que l’on a maintenant de les juger. Le haut de gamme restera toujours au top niveau, mais la majorité des autres sujets qui constitue le flot moyen des chiens de concours a nettement progressé. Au-delà de l’augmentation très notoire du nombre des concurrents, ce qui donne logiquement un quantitatif plus important de bons chiens, les juges privilégient de plus en plus les sujets qui ont le sens de la chasse.

Au dressage assez mécanisé et à la quête trop pendulaire, beaucoup de juges chasseurs préfèrent des sujets qui montrent des initiatives et font preuve de passion débordante. Même si de tels chiens jouent souvent sur le fil du rasoir, ils apportent fréquemment le petit plus qui fait la différence. Dans ce domaine c’est souvent la chasse, avec la passion qu’elle communique, qui saura donner au chien ce “sens de la place” qui fera la différence. À voir évoluer un chien sur deux ou trois lacets, il est aisé de se rendre compte s’il possède cette qualité, pour peu qu’il y ait quelques perdreaux pour l’aider en cela.

 Aller “arrêter la viande” 

La passion de la chasse donne au chien l’envie de monter sur les oiseaux, ou en jargon de field, d’aller “arrêter la viande”.

Il y a quelques années encore, on encourageait les chiens à arrêter les places ou les pistes, car il n’était pas rare de voir des juges accorder des points avec des oiseaux qui partaient à cinquante mètres devant l’arrêt des chiens. Ce n’est plus le cas actuellement, ce qui est un bien pour la valeur des résultats et pour la qualité des chiens qui y prétendent.

Donner le sens de la place à un chien en développant ses qualités de chasse est une chose essentielle pour sa future carrière de trialer. Il vaut cent fois mieux qu’un chien se tape et fasse voler une bonne dizaine de couples plutôt que d’en faux arrêter un seul. Cette réflexion ne m’appartient pas, on l’accorde à l’ancien garde du duc de Gordon, mais elle est toujours d’actualité et criante de vérité. Le dresseur qui ne prendrait pas cela au sérieux risque très vite de se voir confronté à des problèmes de faux arrêts toujours difficiles à résoudre. Cela est d’autant plus vrai, dans certaines lignées ou certaines races plus fragiles que d’autres à ce sujet.

Pour qu’un point soit considéré comme tel actuellement, les oiseaux doivent partir dans l’axe du chien entre dix et vingt mètres, donc dans des conditions idéales de tir. Par ce raisonnement, nous en revenons aux conditions de chasse. À quoi pouvaient servir des points pris avec des oiseaux qui décollaient au-delà des possibilités de tir, si ce n’est à fausser le jeu et par là même à mettre en avant des sujets qui n’avaient pas forcément lieu d’y être.

 Un entraînement raisonné 

Si, comme nous avons pu le constater, la chasse est vecteur de la passion, elle doit aussi être modulée dans le temps, avec les sujets que l’on destine à un avenir en field-trial.

Si le chien doit prendre de la passion, il ne doit rien perdre de sa “via”, de son envie d’aller. Les sorties les plus importantes pourront atteindre une demi-journée en période de chasse, mais il faudra veiller à ce que le sujet ne baisse pas de pied et conserve pratiquement toujours le même tempo. Rapidement le chien comprendra qu’il ne part pas pour un parcours d’entraînement, mais pour une partie de chasse, et il modulera son allure en fonction. De la même façon, lorsque vous envisagerez de lui redonner une allure digne de figurer en field-trial, il vous faudra réduire ses sorties à un quart d’heure montre en main. Si, au début, il ne fait pas la différence avec ses sorties de chasse, très rapidement, il adaptera son allure au temps qui lui sera imparti et retrouvera cette hargne qui vous l’a fait choisir parmi les autres chiens de la portée. Dans tous les cas, la qualité du gibier proposé au chien influe de façon notoire sur son comportement. C’est pourquoi il est conseillé de ne travailler que sur du gibier sauvage ou sur des oiseaux, dont les défenses et les ruses se rapprochent le plus possible de celles du gibier naturel. Très rapidement, vous pourrez vous rendre compte que la chasse n’a en rien altéré les qualités de battant de votre élève, mais qu’elle lui a donné l’expérience qui lui manquait.

 Un chien avec lequel on a plaisir à chasser

 

M’entretenant avec un vieux juge, il y a quelques années, sur le parcours très semblables de deux chiens, lors d’un field de printemps, celui-ci me tint le discours suivant : « Les parcours de ces deux chiens sont fort semblables, avec le même nombre de points et surtout la même qualité dans leur travail. Devant un tel cas de figure, il n’est pas facile de s’ériger en censeur. L’expérience m’a donc appris, après m’être bien remis en mémoire les parcours, à m’interroger sur le chien qui m’aurait donné le plus de plaisir à la chasse. C’est donc sur ce critère que je départagerai mes deux chiens aujourd’hui et, pour moi, le choix est clair et ne fait pas d’équivoque ». Face à un tel discours, frappant de vérité, il est facile de penser que le choix a penché en faveur de celui qui possédait la plus grande volonté et, donc, la plus grande expérience de la chasse. Le sens de la place des oiseaux est sans doute une qualité innée chez les meilleurs, mais se cultive dans la plupart des cas.

 Le dépistage du bon sujet 

Le décor planté quant à la condition de chien de field-trial, il convient maintenant d’arriver à apprécier les qualités de votre compagnon et son éventuelle aptitude à participer à ces concours.

Le meilleur moyen d’appréciation est certainement celui d’aller sur place lors d’une épreuve de field-trial pour juger de visu de la prestation des chiens engagés. Si vous nourrissez quelques espoirs dans ce sens, je ne doute pas que vous ayez déjà franchi ce pas, car un passionné de chiens et de chasse ne peut se suffire de connaissances livresques.

Plus à la portée des néophytes que les épreuves ouvertes, les TAN et autres concours organisés par les clubs sont là pour dépister les meilleurs sujets et mettre le pied à l’étrier à leurs maîtres. Lors de ces rencontres, la convivialité est de rigueur et il y règne un esprit de club qui est, bien sûr, fédérateur. La rencontre avec des responsables ou des personnes plus aguerries y est facile. Qui plus est, la comparaison à même le terrain de votre chien avec des sujets déjà confirmés est possible. Les qualifications départementales, puis les sélections régionales, pour accéder aux finales nationales des espoirs dans chaque race sont un excellent tremplin dans ce cas, mais ne doivent pas constituer une quelconque finalité.

Lors de ces épreuves, on jugera avant tout les qualités naturelles du sujet, dont l’envie de chasser ou de trouver les oiseaux, l’allure et le style, ainsi que la fermeté de l’arrêt. Cette somme de qualités est assurément indispensable pour le futur trialer, mais, comme nous l’avons vu précédemment, son dressage et son adaptation le seront tout autant par la suite. C’est pour cette raison que ces épreuves ne représentent qu’un stade dans l’évolution du futur trialer.

Si votre chien, de par sa préparation ou ses aptitudes, se distingue des autres participants, il ne tardera pas à être remarqué par les responsables du club ou organisateurs de l'épreuve. Cette forme de dépistage est certainement la meilleure au sein d’une race, mais très rapidement il vous faudra comparer votre compagnon aux autres chiens qui risquent de concourir avec lui en épreuves ouvertes. Pour ce faire, à moins que vous comptiez parmi vos amis déjà des trialisants, l’idéal est de rendre visite à votre dresseur et de profiter d’une séance d’entraînement en compagnie de ses chiens de concours. Connaissant votre chien, très rapidement il se forgera un avis et pourra vous conseiller. S’il est vraiment bon, il pourra même vous proposer de l’intégrer à son équipe.

 Le sujet de quête de chasse

 Le challenge pour tout passionné de field-trial est de posséder un jour un chien qui puisse se comporter honorablement en quête de chasse. Chez les chiens continentaux, deux races sont omniprésentes, les braques allemands et les épagneuls bretons, et se disputent souvent les premières places. S’il est plus facile de trouver un sujet brillant chez elles, il y est également plus difficile d’y faire sa place, car la lutte à très haut niveau y est rude. En outsiders arrivent ensuite les braques français, les griffons korthals et les épagneuls français qui sont également de bons prétendants à la victoire, mais plus faiblement représentés. Arrivent ensuite toutes les races de braques ou d’épagneuls dites à moyen ou à faible effectif, parmi lesquelles de plus en plus de sujets se distinguent. Un excellent sujet parmi celles-ci sera certainement remarqué, mais devra aussi s’imposer au milieu des grands pour accéder au championnat.

Un peu moins en automne, car le biotope peut parfois avantager les sujets à la quête plus restreinte, mais particulièrement au printemps, les chiens de quête de chasse, quelle que soit leur race, devront développer une quête suffisante pour rester dans la note du concours. Si le style et l’allure sont pris en compte pour évaluer un parcours, celui-ci doit, quelle que soit la race, s’inscrire dans le cadre d’une certaine amplitude et profondeur de quête qui sera égale pour la grande majorité des chiens. En règle générale, un continental devra s’étendre de 100 à 150 mètres de chaque côté de son conducteur et repasser au maximum 40 mètres devant lui. Ces mesures ne sont bien sûr pas exhaustives et dépendent de la topographie du terrain, de la densité d’oiseaux, mais aussi de la race et de l’envie d’aller du chien. Avec une quête beaucoup plus restreinte et une passion trop mesurée, le juge pourra attribuer un “Insuffisant” au concurrent. À l’inverse, en raison d’une trop grande étendue ou ouverture de quête, le chien pourra être redescendu au qualificatif “Très Bon”, ou simplement “Éliminé”, car au-dessus de la note du concours.

Chez les chiens de race britannique, les setters anglais et les pointers représentent le gros du flot des participants et trustent souvent les premières places, mais les setters irlandais et surtout les setters gordon, depuis quelques années, arrivent également à obtenir d’excellents résultats. Les meilleurs sujets de quête de chasse chez les chiens britanniques ont pratiquement tous actuellement la même amplitude et profondeur de quête. Celle-ci s’établit entre 150 et 250 mètres sur les côtés et ne dépasse pas les 50 mètres de profondeur.

C’est dire toute l’importance du calibrage de la quête et l’intérêt qu’il y a à suivre les conseils avisés de personnes compétentes, capables d’apprécier votre compagnon à sa juste valeur avant que vous ne le présentiez en concours.

De la même façon, ces personnes pourront émettre un avis sur son style de travail. En fonction de sa race, il devra adopter certains comportements tant dans le galop que dans la prise de point. Tout manquement ou défaut grave dans ce domaine pourrait être pénalisant, voire éliminatoire.

Arriver à amener son chien dans le cadre de la quête de chasse de printemps pour certaines races continentales à faible effectif est déjà une gageure à relever. Cela démontre un excellent travail de sélection en élevage, mais aussi de préparation physique et mentale, pour donner l’envie et les moyens à des sujets issus de race que rien ne prédestinait à ce genre de compétition. À l’inverse, toujours chez les chiens continentaux, il arrive aux sujets les plus brillants des plus grandes races de pécher par excès. Leur amplitude et profondeur de quête se rapprochent, voire égalent, celle des chiens britanniques. La sélection a aussi œuvré dans ce sens, mais les retrempes successives dans ce domaine portent également leurs fruits. N’ayant pas la classe supérieure de la grande quête, ces chiens continentaux doivent être canalisés pour rester dans ce qu’il est parfois difficile de concevoir comme de la quête de chasse, surtout en couple.

 Le chien de quête de chasse en couple 

Rien ne prédestinait il y a quelques années encore les chiens continentaux à concourir en couple. D’ailleurs le championnat des field-trials d’automne comme celui de printemps ne requiert pas de résultat pour eux dans cette discipline. Seul le championnat de travail exige que le chien continental qui veut y prétendre obtienne un CACT en couple, au printemps comme en automne.

Il en est tout autrement des chiens de race britannique, dont le championnat des field-trials de printemps et d’automne exige un CACT, voire deux, dans cette discipline. Par essence, les setters et les pointers sont prédestinés à ce genre d’épreuve. Le concours en couple est donc pour eux la discipline reine, qui permet au mieux de mettre en application leur efficacité, dans la beauté de l’action.

Il est impossible au néophyte, comme au trialisant aguerri, d’apprécier la valeur de son chien en couple et, qui plus est, de le préparer pour cette discipline, s’il ne dispose pas de terrains appropriés et surtout d’un concurrent de valeur.

C’est avant tout la passion de la recherche du gibier, alliée à une farouche envie de dominer son concurrent qui doit animer le chien de couple. Celui-ci doit être un battant, c’est-à-dire qu’en plus des qualités requises en solo, il devra adapter sa quête à celle de son concurrent, tout en essayant de le dominer, sans en oublier la recherche du gibier.

Les principaux défauts qui peuvent affecter un chien qui doit concourir en couple sont le fait de jalouser son concurrent et de le talonner, mais aussi de refuser de patronner sur ses arrêts. Le couple est une discipline ardue qu’il ne faut aborder qu’avec un chien parfaitement dressé et en parfaite connaissance des règlements qui la régisse. Un chien pas assez préparé pourra très vite mettre son concurrent à la faute et le faire éliminer. De la même façon, un chien qui se laissera toujours dominer n’aura que peu de chance de prendre des points et se contentera souvent de patronner son concurrent.

Malgré cela et pour aguerrir le chien rapidement à cette discipline, je pense qu’il est très utile de faire courir en couple, même en guise de récréation, les jeunes sujets britanniques, afin qu’ils prennent conscience de l’importance de leur quête et que, plus tard, ils ne soient pas gênés par la présence d’un autre chien. Tout naturellement ils établiront une quête bien réglée et ne feront plus cas de l’autre chien. Cette méthode, tout au moins pour les chiens britanniques, est également la seule qui permettra au conducteur de se rendre compte s’il possède un sujet qui a des moyens de quête de chasse ou qui peut prétendre à la discipline supérieure. D’autre part, elle permet à terme d’éviter tous les inconvénients qui ne manqueront pas de survenir lorsque le chien ne devra plus concourir que dans cette discipline et qu’il n’aura pas entièrement digéré le patron, ou se laissera dominer par son concurrent.

En couple, l’amplitude de quête des chiens est souvent plus importante qu’en solo et demande une attention de tous les instants. La sobriété dans la conduite doit également être de rigueur, car le moindre coup de sifflet peut être interprété par l’autre chien, ce qui risque de le déstabiliser. En principe, les conducteurs participant à ce type d’épreuve sont très respectueux du travail du chien et du conducteur concurrent. Le conducteur novice devra bien sûr prévenir son concurrent de son inexpérience et, surtout, éviter de faire des fautes, sans perdre de vue que, si son chien est le meilleur, il doit gagner